Cette entité sud, est d’abord un territoire dont la limite est conditionnée en partie par la ligne de partage des eaux entre le bassin versant de la Manche et celui de la Seine. Ici, le relief descend légèrement vers la Seine et ses affluents. Le pays plateau de Caux maritime se termine donc, tout naturellement, sur ces vallées affluentes qui sont encaissées, sinueuses et densément boisées.
Ensuite, c’est un paysage qui se situe historiquement dans la zone d’influence des grandes infrastructures du pays avec la route qui file vers le Havre, celle qui relie Rouen et depuis peu l’autoroute, sorte de trait d’union entre la Picardie et la Seine-Maritime. C’est donc un lieu de passage, un lieu de transition conditionné pour partie par l’action de l’homme.
Ainsi, l’entité paysagère du plateau sud, qui s’étend d’est en ouest sur plus de 35 km, est conditionnée par deux évènements majeurs : le premier est géograpique et naturel avec les vallées encaissées et boisées qui remontent de la Seine ; le deuxième est dû à l’homme avec l’autoroute qui traverse d’est en ouest toute l’entité en dessinant une grande courbe régulière qui est venue se poser sur les portions les plus linéaires du relief.
Le paysage induit est alors très contrasté. En effet, les vallées affluentes de la Seine, en grignotant le plateau agricole, confèrent à ce territoire des horizons qui se densifient et s’animent en fonction des reliefs et des boisements. A l’inverse, en remontant progressivement vers la Manche, le paysage change de nature, les horizons sont moins découpés, et le regard porte plus loin. Ici, les parcelles agricoles s’étendent à perte de vue, simplement ponctuées de bosquets, d’alignements d’arbres et de clos-masures qui donnent un paysage moins morcellé, et plus linéaire.
C’est sur ce replat que se sont concentrées les infrastructures et les principales urbanisations que sont Yvetot et dans une moindre mesure Yerville, donnant à cette portion de territoire un caractère plus urbain ; même s’il bénéficie d’un cadre naturel exceptionnel et particulièrement diversifié avec une alternance de prairies pâturées, de pommiers à cidre, de maraîchages et de grandes parcelles agricoles.
C’est donc un paysage de transition qui trouve sa force dans ses oppositions : à la linéarité et l’étendue de l’autoroute, s’opposent les zig zag incessants des petites routes ; à la planitude du plateau viennent s’opposer les reliefs marqués des vallées affluentes de la Seine ; à l’urbanisation d’Yvetot et des communes mitoyennes se démarquent les petits bourgs qui ponctuent le plateau.
Ce territoire encore très préservé avec une structure paysagère traditionnelle faite de clos-masures, de vallées encaissées et boisées, prairies à vaches et de pommiers à cidre bénéficie aujourd’hui d’une véritable attractivité qui se ressent par la pression urbaine particulièrement forte depuis la création de l’autoroute. C’est cette dynamique que ce territoire doit absolument gérer et maîtriser pour continuer à offrir un cadre de vie particulièrement attractif et une activité économique essentielle au pays, induite par la qualité des infrastructures qui le traversent.
